Welwyn
Le village de Welwyn dans le Hertfordshire compte environ la même population que Champagne-sur-Oise, entre 4.000 et 5.000 personnes. Mais la commune civile de Welwyn tenant compte également des proches communautés de Oaklands, Mardley Heath et Digswell, voit sa population totale se monter à environ 9.000 âmes, soit le double de celle de Champagne-sur-Oise. En outre, et ce jusqu’en 1990, la commune voisine de Woolmer Green faisait elle aussi partie de Welwyn.
Le regroupement de Welwyn, Welwyn Garden City et Hatfield forme la municipalité de Welwyn Hatfield, qui a son propre conseil et son propre maire.
Le point de convergence du village de Welwyn est son église, qui est située au carrefour de High street et Church Street. Le centre du village rassemble un grand nombre de bâtiments historiquement et architecturellement importants, tels que Old Church House qui date du 15ème siècle. Cette zone est également un quartier commerçant. Welwyn compte de nombreuses auberges et pubs; historiquement, Welwyn fut un important relais de poste sur la grande route du Nord. Au cours des dernières années beaucoup de ces bâtiments sont devenus des pub-restaurants.
La rivière Mimram qui traverse le village est un simple ruisseau en comparaison de l'Oise. Mais avec ses canards, elle est partie intégrante du folklore du village. La portion de la rivière qui longe la route en direction de Codicote fait face à une réserve naturelle connue sous le nom de “Singler’s Marsh”. À l'autre extrémité du village, à Prospect Place, se trouve le Centre Municipal de Welwyn où se déroulent de nombreux événements liés au jumelage.
Digswell
Lorsque le chemin de fer fut planifié au milieu du 19ème siècle, les propriétaires terriens locaux s’opposèrent au passage de la ligne le long de la vallée de Mimram. Il fut donc dévié par Digswell grâce à un viaduc et à des tunnels. Le viaduc est un édifice impressionnant ne contenant pas moins de quatorze millions de briques. La construction de la gare de Welwyn Nord a abouti au développement de Digswell. Cependant, Digswell n’en reste pas moins un agréable endroit boisé et peu habité, La gare de Welwyn Nord voit passer un important traffic ferroviaire en direction de Londres.
Oaklands and Mardley Heath
Le développement de cette zone n'a pas commencé avant les années 1920. Des bungalows y ont été construits en tant que résidences secondaires pour permettre aux gens de passer leurs week-ends à la campagne. Ceux-ci ont été progressivement remplacés par des résidences principales. Mardley Heath, jadis utilisé pour l'extraction de gravier, s’est transformé en réserve naturelle protégée par les bénévoles des “Amis de Mardley Heath”.
Un résumé de l’histoire de Welwyn
par Tony Rook
Il nous est difficile de comprendre le mode de vie des gens du passé. Depuis l'époque des premiers agriculteurs il y a près de 4.000 ans, jusqu'à l'avènement du chemin de fer il y a 150 ans, la campagne autour de Welwyn était entièrement agricole. À l'exception des moulins à eau et des moulins à vent, tous les travaux étaient effectués par la force des muscles des animaux ou des hommes – et toute l'énergie provenait des plantes cultivées pour nourrir les hommes et les animaux. Les gens qui travaillent dans les champs ne vivent pas dans de grandes villes, mais dans de petites exploitations disséminées ou dans des hameaux. Par deux fois, Welwyn s’est trouvé dans une situation exceptionnelle du fait de son emplacement sur deux routes différentes. Il y eut de ce fait deux villes différentes.
La ville romaine
Pendant le premier siècle avant Jésus Christ, certains hommes de l'âge de fer (les Celtes) se sont installés à proximité d'un gué, où un chemin longeant l’actuelle School Lane en croisait un autre qui suivait la vallée de la rivière Mimram. On y a trouvé les vestiges de leurs fermes à Linces, New Danesbury et Lockleys, ainsi que de riches sépultures à Prospect Place. Un siècle plus tard, les Romains élargissaient et renforçaient la route de l’actuelle School Lane, laquelle devint la route principale d’accès Est Ouest qui reliait les anciennes villes romaines de St Albans et Colchester. Une petite ville s’est alors agrandie sur la rive ouest du domaine de l’actuel manoir, y tenant lieu de poste de détachement et de marché. Elle s’étendait le long de cette route jusqu’à Hawbush Rise. Les bains romains de Welwyn étaient partie intégrante de l’une des maisons de campagne (villas) et des exploitations agricoles qui prospéraient tout autour. Les Romains cessèrent de gouverner le pays après le 5ème siècle.
Saxons et Français
Durant plus d'un millier d'années après la période romaine, il n'y eut plus de ville à Welwyn. Nous pensons que le culte chrétien continua d’y être pratiqué, car les restes de chrétiens saxons datant du 7ème siècle furent découverts dans le cimetière. Ils ont été ré-inhumés sous l'église. Plus tard, on peut lire dans le testament d'une dame saxonne qu’il est fait mention d’un monasterium (groupe de prêtres au service d'une région) à Welwyn (Welingum) au 10ème siècle, et que l’un des prêtres était Seigneur du manoir (de Wilga) sous le régime des Normands au 11ème siècle. Si un village existait alors, il devait avoir été petit et sans importance car la plupart des voies locales le contournèrent pendant des siècles.
Au temps des carrosses
La communauté connut un nouvel essor au milieu du 17ème siècle, lorsque les voyageurs aisés qui désiraient voyager vers le Nord depuis Londres trouvèrent que la vieille route du Nord (sur la même ligne que la route romaine d’Ermine à environ 12 kms à l’Est de Welwyn) était encombrée par la circulation de marchandises (de charettes et de chevaux de trait) apportant des produits du Bedfordshire, Cambridgeshire et du nord de Hertforshire. En recherchant une autre alternative, leur choix se porta sur une voie existante en direction de Hatfield, vestige de l’ancienne voie romaine au nord de Welwyn. Ils rejoignirent les deux routes par un chemin chaotique et boueux qui devint un accès nord-sud définitif: la Grande Route du Nord. Welwyn redevint alors un relais de poste mais cette fois-ci sur la rive Est de la rivière Mimram.
Pendant deux siècles la ville prospéra et plusieurs auberges et tavernes y furent contruites pour les voyageurs et les commerçants. À la fin du 18ème siècle, plusieurs villes en Angleterre devinrent des stations thermales où les gens aisés venaient faire des cures. On pensait que ces eaux de source avaient des vertues thérapeutiques, ce qui poussa le recteur de Welwyn à tenter de faire de sa ville une station à la mode, mais il échoua. Ses halles de réunions publiques, qui contenaient même un théâtre, sont aujourd’hui remplaçées par les cottages de Mill Lane. Au 19ème siècle, la Grande Route du Nord fut améliorée et Welwyn devint un centre de Hertfordshire. On dit que l’une des auberges,“The White Hart”, fournissait chaque jour des chevaux à plus de quatre-vingts carrosses! Il y avait beaucoup de petites industries dans le pays, tels que le brassage de la bière, la fabrication de chaussures ainsi que des ruches. Il y avait une poste centrale, un commissariat de police, et même une usine à gaz.
L’âge du chemin de fer
Le “Great Northern Railway” fut construit au milieu du 19ème siècle. Les ingénieurs, dont plusieurs parlaient français après l’avoir appris en participant à la construction du chemin de fer en France, ne purent pas suivre le cours de la vallée en raison des parcs d’agrément qui longeaient la rivière et appartenaient aux grands propriétaires terriens. Ils durent la traverser et le dévier à 2 kms à l’est de Welwyn sur un grand viaduc et par des tunnels. L’avènement du chemin de fer sonna le glas de la circulation routière. Mais malgrè la fin du traffic des diligences qui avait fait sa prospérité, la ville survécut malgré tout et devint un important centre commercial, industriel et administratif.
L’automobile
Au début du 20ème siècle, on assista au grand retour des transports routiers et le moteur à combustion interne entraîna une plus grande circulation routière. L’automobile mettait Welwyn à une distance confortable de Londres et un grand nombre de relais routiers furent construits. Les visiteurs virent dans les paisibles bois alentour, un endroit idéal pour prendre leur retraite, et commencèrent à construire dans le lieu nommé Oaklands. En 1920, un gendarme devait contrôler la circulation au croisement de “Church Street” et “High Street”. En 1927, l’une des premières rocades du pays fut ouverte afin de permettre aux voyageurs d’éviter la ville.
Les villes nouvelles
A cette époque, une menace imprévisible s’abattit sur la vie commerciale du village: Welwyn Garden City. La construction d’une toute nouvelle ville commença sur un terrain agricole déserté à environ 4kms au sud-est (sans relations avec Welwyn, malgré son nom). Au début, la nouvelle ville n’était pas facilement accessible depuis Welwyn (qui commença alors à se prénommer “Le village”) et son influence ne se fit sentir que très progressivement. Mais, la poste centrale et la gendarmerie par exemple, furent relocalisées dans le nouveau centre ville.
La “Cité Jardins” avait été construite dans l’optique que ses habitants puissent se trouver à proximité de leur lieu de travail, cependant le fait de résider à la campagne et de travailler dans le centre de Londres avait déjà fait son chemin dans les mentalités. Ce ne fut qu’après la deuxième guerre mondiale que le gouvernement eut l’idée que travailler et habiter au même endroit était une bonne chose et qu’il lança son projet de création de villes nouvelles telles que localement Hatfield, Stevenage et une Welwyn Garden City agrandie. Ces villes avaient de grands centres commerciaux qui attiraient les gens des environs et de nouvelles routes rendaient la “cité jardins” très accessible depuis “le village”.
L’autoroute
Au milieu des années cinquante, on a commencé à construire des autoroutes. Des règles spéciales s’appliquaient à ces routes pour permettre une circulation plus rapide et libre. En 1972, l’autoroute A1 (M) permit à la circulation d’éviter le village de Welwyn, mais l’autoroute se trouvait si près que l’on ne pouvait l’ignorer.
Presque tout le monde disposait de sa propre voiture et donc de la liberté de se rendre dans les grands centres commerciaux plutôt que dans les petits magasins du voisinage. Récemment, une plus grande mobilité, un accès facilité et des parkings gratuits ont constitué une concurrence inégale pour les petits magasins. Lors de la création du Jumelage franco-britannique, Welwyn disposait de deux épiceries, deux poissoneries, deux pharmacies, un marchand de fruits et légumes, de magasins d’antiquités, de bars et de restaurants. Ces dernières années, beaucoup d’entres eux ont dû fermer et ont été remplacés par des bureaux et des agences immobilières!
Les tendances actuelles
Le fait de voyager vers Londres ou toute autre grande ville chaque matin pour aller y travailler est considéré comme parfaitement normal et même si le fait de résider dans un village a perdu de nos jours le sens de sa définition originelle, il reste d’un attrait exceptionnel. L’idée en est tellement séduisante que même le prix d’un simple cottage dans Welwyn atteint des sommes astronomiques. Aujourd'hui, tout espace libre est utilisé pour la construction de logements modernes, même l’espace des jardins et les grandes demeures historiques sont mis à contribution et sont eux-mêmes démolis ou divisés en petits appartements.
Champagne-sur-Oise
Champagne-sur-Oise est un grand village et une commune d’environ 4.400 habitants situé dans le département du Val-d'Oise en Île-de-France. Il se situe à quelques 40 kilomètres (25 miles) au nord de Paris et s'étend sur 4 kilomètres, le long de la rive nord de l’Oise, un grand fleuve navigable qui se jette dans la Seine. Un club de voile se situe sur la rive sud en face du village. Le village lui-même occupe la vallée et une partie de la plus haute colline. Les environs sont constitués d’un ensemble de terres agricoles et boisées, avec une vue panoramique sur la vallée depuis les hauteurs.
La Mairie se trouve dans le centre du village, place du Général de Gaulle. Le maire, Madame Corinne Vasseur, et le maire antérieur, Monsieur Joël Berniot, maire depuis 2007, sont fervents supporteurs du jumelage. A côté de la Mairie se trouve le Centre de Secours et la caserne des pompiers. Les Sapeurs-Pompiers sont également très impliqués dans les événements du jumelage. Ils ont même assuré notre transport entre la gare et la mairie lors de notre dernière visite en Mai 2009. Avec les feux clignotants et les sirènes d’urgence à plein régime, tout le village savait que nous étions arrivés! Quel accueil!
C’est également place du Général de Gaulle que se situent l'église Notre-Dame de l'Assomption, le monument aux Morts et l'École Maternelle. Dans la partie ancienne du village, on trouve plusieurs maisons à l’architecture simple mais harmonieuse, les habitations récentes se situent quant à elles à la périphérie. À l'ouest du village, se trouve l’imposant château de Montrognon. C’est là que séjourna le groupe d’écoliers de Welwyn dans les années 1970. La rue de Welwyn nous conduit au Parc Municipal et à son complexe culturel et sportif, où se tient habituellement la grande soirée du jumelage. Football et tennis se pratiquent au Parc des Sports et au stade, qui sont situés à l'extrémité nord de la rue de l'Hôtel-Dieu.
Champagne était à l'origine un village champêtre et agricole. Parmi de nombreuses cultures, les raisins y étaient cultivés, mais sans aucun lien avec le célèbre vin mousseux du même nom, qui est produit dans la région de Reims. Jusqu'à très récemment, la plus grande industrie locale était la production d'électricité de la centrale EDF, à l'extrémité Est du village. Celle-ci était affectueusement surnommée la “cathédrale”, en raison de ses tours jumelles et de sa façade de cathédrale. Hélas, l'usine a été fermée et les tours détruites. Il existe encore une petite activité industrielle dans la région, mais la plupart des habitants se rendent à Paris pour y travailler.
Malgré la proximité de Paris, Champagne-sur-Oise a conservé beaucoup de son caractère et de son charme.
L’histoire de Champagne-sur-Oise
Champagne-sur-Oise, comme Welwyn, a été une colonie romaine. On sait peu de choses de son histoire ancienne sinon qu'elle portrait le nom de Campania Villa à l’époque gallo-romaine. Ce nom refait surface à nouveau au 7ème siècle, quand il nous est rapporté que le roi Dagobert fit don des terres autour de Champagne à l'abbaye de St Denis. Il y avait un château fort dont il ne reste rien, mais l’endroit est connu de nos jours sous le nom de la Citadelle.
La terre retourna à la propriété royale en 1223 quand elle fut rachetée au Comte de Beaumont par le roi Philippe Auguste. Le roi Louis IX (St Louis) séjourna souvent à Champagne. L'église construite au 12ème siècle fut agrandie à cette époque par l'architecte du roi, Pierre de Montreuil. Celui-ci réalisa également la construction de l'Abbaye de Royaumont et de la Sainte Chapelle à Paris. Toujours au 13ème siècle, un hospice (Hôtel Dieu) fut créé et tenu par des religieuses cisterciennes. Une partie de ce bâtiment existe encore de nos jours.
Le Général Corbineau, l'un des généraux de Napoléon, vécut à Champagne, au château de Montigny au début du 19ème siècle. Il y repose ainsi que son épouse dans le cimetière du village.
Le village a été le théâtre de quelques combats durant la Seconde Guerre mondiale. L'église fut frappée par le feu allié depuis la rive opposée de l'Oise et le château fut incendié par les Allemands en retraite. Une partie du terrain du château a été racheté à la famille Corbineau afin d’y construire le parc municipal. C’est en 1973 que le parc fut officiellement ouvert et que le jumelage entre Welwyn et Champagne fut formalisé.
Le lien avec Van Gogh
Il est probable que Vincent Van Gogh connaissait les deux villages.
Sa sœur, Anne, était employée en tant que maîtresse d’école et résidait au Welwyn Rose Cottage dans Church Street. Il est mentionné que Vincent lui aurait rendu visite après avoir parcouru à pied tout le chemin depuis les côtes de la Manche.
Plus tard, étant en proie à une profonde dépression, il élut domicile à Auvers-sur-Oise, non loin de Champagne. Cela lui permit d'être proche de son frère Théo et d’être soigné par le docteur Gachet, un médecin qui lui avait été recommandé par Pissarro. Malheureusement, son état se détériora et il se donna la mort dans des champs proches d’Auvers en se tirant une balle. Vincent et Théo sont tous les deux enterrés dans le cimetière d’Auvers.
Nos hôtes français nous ont conduits à plusieurs reprises à Auvers-sur-Oise, à la maison de Van Gogh, l'Eglise et le Château (qui est consacré à l'histoire de la peinture impressionniste).